Le kilim, également orthographié klim ou kélim (mot d'origine turc), est un tapis dépourvu de velours car il est brodé au lieu d'être noué. Le kilim est fabriqué dans diverses villes d'Anatolie et d'Iran (particulièrement Sanandaj).

Son nom, qui provient du persan gelim, sert à désigner un tapis de laine à point plat qu'on trouve principalement au Proche-Orient, dans le Caucase ainsi qu'en Asie centrale et qui a vu le jour il y a près de 10 000 ans comme l'attestent de nombreux vestiges.

Jusqu'à une période très récente, les kilims ne sont pas confectionnés dans un but commercial et conservent donc leur authenticité. Ils représentent à la fois la mémoire et l'identité des peuples sédentaires, nomades et semi-nomades qui les tissent. Chaque tribu et chaque village possède son propre style : couleurs chatoyantes ou sobres, décors complexes ou épurés suivant les régions. Leurs motifs constituent une forme d'écriture symbolique héritée des anciennes croyances chamanistes.

Origines

Un archéologue britannique, James Melaart, a exhumé à Çatal Hüyük, site néolithique des environs de Konya, des fresques présentant des similitudes frappantes avec les kilims d'Anatolie centrale. Selon lui, cet art remonterait au début de la domestication du mouton, c'est à dire à peu près 8000 ans avant l'ère chrétienne. D'autres archéologues, comme Elizabeth Wayland Barber, pensent que la laine n'est devenue propre au tissage qu'à partir du quatrième millénaire. Les motifs que l'on trouve sur les kilims auraient donc été inspirés des décors de poterie ou de vannerie comme le suggère Càthryn M. Cootner dans l'un de ses ouvrages.

Quoi qu'il en soit c'est le support textile qui a assuré la meilleure permanence à cette iconographie puisqu'on la retrouve encore de nos jours chez les peuples tisserands. Les thèmes nous sont parvenus et avec eux un peu de leurs aspirations, de leurs craintes et de leurs croyances. Ce patrimoine de motifs couvre une région qui s'étend des Balkans à la Chine. Il semble que le berceau de cet art se situe en Mésopotamie et qu'il ait rayonné vers les oasis de l'Asie centrale et orientale par le biais du nomadisme pastoral, mode de vie apparu au troisième millénaire entre le Tigre et l'Euphrate pour répondre à un besoin croissant en viande et en laine qui oblige les éleveurs à se déplacer sans cesse à la recherche de nouveaux pâturages. Le public occidental n'a découvert que récemment cette forme de tissage même si certains amateurs avaient su en apprécier les qualités artistiques et le pouvoir magique. C'est justement cet engouement tardif qui, en préservant le kilim de toute influence commerciale, lui a permis de garder son authenticité. Les techniques, tant du filage de la laine, du tissage proprement dit que de la confection des teintures sont restées les mêmes pendant des millénaires.

Le fil de la tradition n'est rompu qu'à la fin du XXe siècle avec l'apparition de colorants chimiques. La production des multiples groupes et sous-groupes tribaux ainsi que celle des villages dont certains abritent sans doute les descendants directs des premiers sédentaires se caractérise par des coloris et des motifs qui permettent de déterminer la provenance de chaque pièce. Pourtant à l'intérieur de ce patrimoine la liberté d'exécution est totale.

Fabrication

La trame est visible et constitue le velours. Les kilims sont donc uniquement faits de fil de chaîne et de fil de trame (voir fabrication d'un tapis persan). Deux fils forment la trame : le premier est utilisé pour le décor du tapis et le second est destiné à consolider le tapis. Le fil servant au décor est enroulé au point de chaînette autour de deux fils de chaîne. Le dessin du kilim, de par sa méthode de fabrication, est plus rudimentaire que sur les tapis noués.

Bien que fabriqué sans velours, le kilim est très résistant du fait de la double trame qui donne un tissage serré. Il n'a cependant que peu d'adhérence au sol.

http://www.majidbahrambeiguy.at/gallery-galerie-galerie-negar-xane/26.html

 

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